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La Politique de Diversion en RDC : Masquer les Faillites Internes par des Accusations Extérieures

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    PoliScoop
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Président de la RDC, Félix Tshisekedi, le 28 février 2024, à Bruxelles. © Hatim Kaghat/Belga Photo via MaxPPP
Président de la RDC, Félix Tshisekedi, le 28 février 2024, à Bruxelles. © Hatim Kaghat/Belga Photo via MaxPPP

Dans un contexte de crises multiples, le gouvernement de Félix Tshisekedi, avec le soutien de son ministre de la Communication Patrick Muyaya, a souvent recours à une stratégie bien connue en politique : la diversion. En pointant du doigt un “ennemi extérieur” pour expliquer les malheurs du pays, ce régime cherche à détourner l’attention de ses propres responsabilités. Cette approche permet non seulement de masquer l’incapacité à gouverner efficacement, mais aussi de noyer les scandales de corruption qui entachent l’administration, y compris ceux impliquant directement le président Tshisekedi et sa famille. Pourtant, les racines des problèmes de la République Démocratique du Congo (RDC) sont profondément ancrées dans des dysfonctionnements internes, accumulés sur des décennies.

Le Soutien Historique aux Groupes Armés comme les FDLR : Une Menace Auto-Infligée

Membres du groupe génocidaire FDLR
Membres du groupe génocidaire FDLR

Depuis des décennies, la RDC a toléré, et entretenu, la présence des groupes armés sur son sol, contribuant à l’instabilité chronique de l’Est du pays. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), formées en 2000 à partir d’éléments hutus impliqués dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994, en sont un exemple flagrant.

 1. Ce groupe, composé en grande partie d’individus responsables de ce génocide qui ont fui le Rwanda, a commis de graves violations des droits humains et reste actif dans les provinces orientales. 

  1.  Les origines remontent à 1994, lorsque le gouvernement congolais de l’époque a hébergé ces éléments, favorisant leur implantation durable. 

  2. Malgré des opérations militaires sporadiques, les FDLR contrôlent encore des territoires entiers, exploitant les ressources locales et semant la terreur parmi les populations civiles. Cette présence non maîtrisée illustre l’incapacité de l’État à sécuriser ses frontières et son territoire, transformant des zones entières en foyers de violence qui menacent la stabilité régionale. Au lieu de résoudre ce problème interne, le gouvernement préfère des discours victimaires, perpétuant un cycle de chaos qui affecte avant tout les Congolais.


Les Scandales de Corruption : Un Mal Endémique Révélé au Grand Jour


La corruption reste l’un des plus grands fléaux de la gouvernance en RDC, et sous l’administration Tshisekedi, elle a pris des proportions alarmantes, impliquant directement le président et son entourage proche. Des enquêtes journalistiques ont révélé des liens présumés entre le clan Tshisekedi et des cartels étrangers dans le secteur du cobalt, exposant un système de prédation des ressources minières. Une plainte judiciaire en Belgique cible la famille de Félix Tshisekedi, y compris sa femme Denise Nyakeru Tshisekedi, pour pillage et corruption dans le secteur minier, les accusant d’être complices d’actes criminels. 


La fondation de la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, a elle-même été impliquée dans des scandales de corruption, avec des allégations d’activistes accusant des malversations, menant même à des poursuites contre ces dénonciateurs.  Parmi les cas emblématiques, l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba a été condamné à trois ans de travaux forcés pour détournement de 19 millions de dollars dans un projet de construction, l’un des plus grands scandales sous Tshisekedi.  Des accords controversés, comme celui avec l’homme d’affaires Dan Gertler, ont été critiqués pour perpétuer le cycle de corruption dans le secteur minier. 


Sur les réseaux sociaux, des voix congolaises dénoncent ces pratiques, accusant le régime de prioriser l’enrichissement personnel au détriment du peuple. Ces révélations, loin d’être isolées, montrent comment la corruption sape les institutions et détourne des milliards destinés au développement, aggravant la pauvreté et l’instabilité. Plutôt que d’affronter ces dossiers, le gouvernement utilise des narratives externes pour les occulter, privant ainsi le pays d’une véritable réforme.


La Faiblesse Structurelle de l’État Congolais : Un Échec à Administrer le Territoire


L’une des causes profondes des crises en RDC réside dans la faiblesse intrinsèque de l’État, incapable d’administrer efficacement son vaste territoire. Depuis l’indépendance, le pays est marqué par un État prédateur et défaillant, où les élites politiques exploitent les ressources sans investir dans la gouvernance locale. Cette défaillance se manifeste par l’absence de services publics dans de nombreuses régions, favorisant l’émergence de zones de non-droit. Les institutions sont affaiblies par le clientélisme, la justice est instrumentalisée, et l’armée est fragmentée, rendant impossible une administration cohérente. Dans un pays aussi riche en ressources, cette faiblesse transforme le potentiel en malédiction, avec des conflits persistants dus à l’absence d’autorité centrale. Au lieu de renforcer les structures étatiques, le régime actuel perpétue ces faiblesses, utilisant des excuses extérieures pour justifier son inaction.


Les Milices Wazalendo : L’Institutionnalisation du Chaos


Lumoo, 28 ans, membre du groupe armé APCLS de la coalition Wazalendo, en patrouille dans le quartier Buhene de Goma, le 30 novembre 2023..
Lumoo, 28 ans, membre du groupe armé APCLS de la coalition Wazalendo, en patrouille dans le quartier Buhene de Goma, le 30 novembre 2023..

Pour combler les lacunes de l’armée régulière, le gouvernement a recours à des milices pro-gouvernementales comme les Wazalendo, une coalition soutenue par les forces armées congolaises (FARDC). Ces groupes, censés être des “patriotes” comme leur nom l’indique, commettent en réalité des abus généralisés, incluant des violences contre les populations locales dans des provinces comme le Nord et le Sud-Kivu, surtout contre les Tutsi Congolais. Des rapports documentent des menaces à la sécurité civile, des exactions et une déstabilisation accrue, transformant ces milices en acteurs du chaos plutôt que de la paix. Cette dépendance à des forces irrégulières institutionnalise le crime et le mal, car elles opèrent souvent sans contrôle, semant la terreur et exacerbant les divisions ethniques. Au lieu de bâtir une armée professionnelle, le gouvernement externalise la sécurité, créant une menace constante pour les civils et les voisins, et perpétuant l’instabilité.


La Présence Illégale de Mercenaires et les Territoires Non Contrôlés

Agemira menant  des opérations en RDC aux côtés des FARDC. © VPMDefenseRdc.
Agemira menant des opérations en RDC aux côtés des FARDC. © VPMDefenseRdc.

À ces dysfonctionnements s’ajoute la présence illégale de mercenaires étrangers, souvent liés à des coalitions armées, qui exploitent les faiblesses de l’État pour opérer en RDC. Des milliers de combattants européens et autres ont été signalés, collaborant avec des groupes locaux dans des opérations illicites, y compris l’exploitation minière illégale. Parallèlement, des territoires entiers restent sous l’emprise des FDLR, où ils imposent leur loi et exploitent les ressources, menaçant la souveraineté nationale. Cette situation non seulement affaiblit l’autorité de l’État, mais pose aussi un risque permanent pour la stabilité régionale, car ces acteurs incontrôlés peuvent déborder les frontières. Le gouvernement congolais, en tolérant ces présences, alimente une dynamique de violence qui affecte avant tout ses propres citoyens.


Conclusion : Le Temps des Responsabilités pour la RDC

La stratégie de diversion employée par le gouvernement Tshisekedi, en imputant les maux du pays à des facteurs externes, ne fait que prolonger la souffrance des Congolais. Les vrais défis – soutien à des groupes armés comme les FDLR issus des auteurs du génocide contre les Tutsis, corruption endémique impliquant le président et sa femme, faiblesse étatique, milices chaotiques et mercenaires illégaux, implantation du discours de haine – sont internes et exigent une introspection urgente. La RDC doit cesser de jouer la victime et assumer ses responsabilités : démanteler les groupes armés comme le FDLR sur son sol, poursuivre les corrompus au plus haut niveau, renforcer l’État et professionnaliser ses forces de sécurité. Seul un tel virage permettra de briser le cycle de la violence et de bâtir un avenir prospère pour tous.

 
 
 

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